lundi 24 novembre 2008

La mode peule à Montréal


Article publié sur le site quinoussommes.ca





Charles Sow est un jeune artiste sénégalais arrivé il y a trois ans à Montréal. Grâce à ses talents de peintre, il a lancé avec un tatoueur, Vincent Brun, une nouvelle marque de design vestimentaire: « Ma marque s’appelle « WOS », c’est mon nom de famille à l’envers mais cela veut dire aussi Warrior of Sun ».


Certains auront reconnu le patronyme mais l’artiste avoue ne pas avoir de relation avec le sculpteur sénégalais Ousmane Sow.
Influence Peule

Charles Sow a réalisé depuis peu des tee-shirts sur le point d’être commercialisés, avec comme thème l’Afrique de l’Ouest et surtout le monde peul qu’on retrouve sur chaque vêtement. « Je suis Peul et j’ai choisi ce personnage peul pour l’image de la marque. », nous explique Charles Sow qui a aussi des origines portugaise, française et de Guinée-Bissau. Il puise une grande partie de son inspiration dans ses voyages d’enfance hors de Dakar : « Quand j’étais plus jeune, mon père qui est journaliste nous emmenait hors de la grosse ville, nous visitions les petits villages, on vivait sans télé, c’était une vraie expérience que de voir ces paysages. »

Les masques que l’on retrouve dans ses créations proviennent par exemple d’un peigne: « J’avais sur ma table un peigne, « un khome », j’ai commencé à dessiner le masque que je voyais dessus », se souvient-t-il. Ce sont d’autres leitmotivs que l’on retrouve sur ses tableaux , dessins et vêtements. Remaniés à différentes sauces, ils deviennent urbains ou classiques.

Ce jeune artiste trouve aussi son inspiration dans la société qu’il a choisie: « C’est un peu un mélange des cultures sénégalaise, française et québécoise. Je suis plus influencé par mon environnement, ma famille. Le feeling est très important pour moi, j’incorpore les choses au fur et à mesure. Une personne dans le métro peut me donner envie de créer spontanément. » Néanmoins, Charles Sow avoue ne pas vouloir rentrer dans le monde de la mode urbaine montréalaise. « Je ne veux pas être influencé. Je souhaiterais plutôt créer quelque chose de vraiment spécifique et original. », insiste-t-il. Installé depuis trois ans à Montréal, il aime « la diversité » de la société canadienne : « Tu retrouves les cinq continents, tu ne vois pas ça en France par exemple. », nous rappele-t-il.

Pour l’instant, quelques tee-shirts sont réalisés de manière artisanale. Charles Sow veut terminer ses études en design d’intérieur à l’Université de Montréal et souhaite que soit commercialisé une ligne pour l’été 2009. A quand une ligne d’hiver ? « C’est en projet, je suis d’ailleurs venu à Montréal parce que j’aimais la neige et le froid ! », réplique-t-il en rigolant.

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