dimanche 19 avril 2009

La simple histoire d'une mezzanine

imageCrédit photo: Morgane Bou

Rencontre avec le chanteur Yann Perreau à propos de son nouvel album « Un Serpent à Plumes ». Entrevue réalisée pour Soundbeatradio

Un jour, un chanteur de chez nous est resté dormir chez une chanteuse française. C'était à Paris. Cela a duré un mois. Il a dormi sur sa mezzanine, elle en bas, près de son piano.

Un soir, il s'est mis à ranger et à décorer son petit appartement. Elle a été emballée et touchée de cette attention. Il est reparti au Québec...Un autre jour, elle lui a envoyé un poème pour le remercier. Ils en ont fait une chanson. Ce chanteur c’est Yann Perreau, cette chanteuse, Camille. Ce « beau hasard » a finalement donné la dernière chanson L’Ange sur la Mezzanine du dernier album de Yann Perreau Un Serpent à Plumes.

Toujours sur cette chanson, on ne peut que tendre l’oreille lorsque ces quelques mots apparaissent : « Il y a un ange qui encule les mouches qui plient leurs ailes ». Des moments d’humour qui reviennent tout au long de l’album : « Il y a des petits côtés humoristiques comme ça, c’est la même chose avec les guitares qui sont très lourdes dans certaines chansons », explique Yann Perreau. Heureusement, ces touches colorées sont à leur juste place, elles nous réveillent quand il le faut, nous font revenir à l’écoute.

Peut-on considérer le nouvel album de Yann Perreau comme un recueil de chansons? L’intéressé acquiesce : « Ce sont vraiment de beaux textes qui pourraient vivre sans musique ». Yann Perreau a été aidé par de nombreux auteurs comme Michel X. Côté (Richard Desjardins) ou Dédé Traké : « Quand tu as des textes comme ça, tu ne peux pas les refuser! »
Des textes qu’il a pu travailler et retravailler. Afin de ne pas proposer un album en construction à son public, Yann Perreau a préféré finaliser ses chansons avant de les graver : « On a fait 15 spectacles avant l’enregistrement en studio avec des publics différents, dans des petits bars. C’est une façon de muscler les chansons. Ce qui fait qu’aujourd’hui, je vis bien avec les arrangements. Jusqu’à la dernière journée avant l’entrée en studio, je trafiquais encore des paroles ou des arrangements ». Ce sont parfois des détails que la scène a permis de régler. « Par exemple pour Le Marcheur rapide, j’ai remplacé « stoppé » en « arrêté », trois syllabes au lieu de deux, ça coule beaucoup mieux », dit-il en chantant énergiquement le refrain.

Les nombreux concerts n’ont pas été les seules énergies qui ont permis à Yann Perreau de fleurir ses chansons. L’artiste est parti voyager plusieurs mois en France, mais surtout deux mois en Inde. On retrouve justement au début de la chanson Le Marcheur rapide, le son des paroles d’un vieil homme : «C’est un vieil Hindou qui me racontait comment se déroulait la crémation. Quand je suis allé en Inde, je me suis rendu compte que c’est plus qu’un pays, c’est un continent avec une culture tellement différente. C’est très ressourçant », explique Yann Perreau.

Si on dit souvent qu’un Occidental peut revenir fou après son premier voyage en Inde, Yann Perreau est revenu au contraire beaucoup plus sage. Il réussit à s’engager avec Le Pays d’où je suis. Les différents arrangements de ces chansons éclectiques ne froissent pas l’oreille. Tout en ne s’éloignant pas du rock, il pose sur la neige son piano quand il le faut, comme le chante son collègue Martin Léon sur le disque en hommage à Gaston Miron. Je marche à toi, chantait-il dans Douze hommes rapaillés. Avec son dernier album, c’est son public qui vraisemblablement devrait marcher vers lui.

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